Arrivée chez sa tante Rajâa pour les vacances d’été, Founa eut fort à faire pour s’installer, elle était cette fois accompagnée par son aîné Adel. Founa enthousiaste, passa de longues matinée à se baigner dans la mer et à battre son frère à la nage.

Celui-ci, un matin lui demanda :

-Veux-tu me montrer la Grotte Verte ?

-Oui, tout de suite après le petit déjeuner, lui répondit-elle.

-Cela me va.

Tout à son plaisir de servir de guide à Adel, Founa eut une pensée pour Senan la mouette poisson. "Que devient-il ?" Se dit-elle, plus d’une année d’absence et pas trace de lui depuis sa venue.

La distance parcourue, à leur droite au fond d’une anse, apparut l’énorme ouverture rocheuse :

-C’est impressionnant, fit Adel. Les pieds recouvert de sable fin, les deux enfants marchant vers une montée naturelle, se regardèrent un instant :

-Qu’en dis-tu si nous entrons ? Je voudrais voir cette piscine intérieure de près, fit Adel.

-Nous ne devons pas nous y attarder, tantine nous veut ponctuels au déjeuner, lui rappela sa soeur.

-Bien entendu, approuva son frère.

Aussitôt qu’ils mirent leurs pieds dans l’entrée rocheuse, Founa eut l’immense joie de voir venir vers elle Senan, il vint se poser sur son épaule droite, elle pleura de joie, Adel amusé :

-Voyons Founa, pourquoi tu pleures ?

Couvrant de baisers la mouette poisson, Founa le prit dans ses bras doucement et ne répondit pas à son grand frère trop émue…

Enfin, Senan put poser sa question :

-Qui est ce petit humain Founa ?

L’enfant se mit à rire :

-Je te présente mon frère ainé Adel, Adel voici mon ami Senan.

Adel tendit sa main vers la patte droite de l’énorme et la serra légèrement :

-Ravi de faire ta connaissance.

-Et moi donc, lui lança Senan.

-Où allez-vous ainsi ? Ajouta le grand oiseau.

-Je voulais découvrir la nappe d’eau, Founa est mon guide.

-A moi de prendre le relais, décida Senan.

heureux, les deux enfants marchant derrière leur éclaireur improvisé, distinguèrent au loin le clapotis de l’eau. Le long boyau qui les fit aboutir enfin sur l’immense grotte s’élargit comme prévu, Adel fasciné embrasa l’espace abritant le lac :

-Grandiose, lâcha t-il.

-Se peut-il que la petite filel s’est noyée ? Re prit-il.

Dubitative Founa répondit :

-Je ne le crois aps sinon on aurait trouvé son corps, alors que en faite on ne l’a plus revu depuis son entrée dans cette brèche naturelle de la falaise…

Adel regarda Senan, ce dernier confirma les dires de sa soeur :

-Les gens du village et ses parents ont gardés pendant un mois entier cette issue, en vain, la petite fille n’a plus jamais reparu.

Founa emmena son frère dans le grand trou où s’était fait piégé Senan, se penchant dessus, Adel lança un grand cri, l’écho lui révéla les dimensions de l’âbime.

-Que diriez-vous si je m’yglisse et je vais aller chercher tout lentement, on e sait jamsi, avança le grand garçon.

Founa échangea un regard avec Senan :

-C’est possible, après tout essayons.

-Mais il nous faut une corde, objecta Adel.

-Je vais aller la chercher, s’offrit Founa, en un rien de temps, elle fut de retour avec la grosse et solide corde.

S’encordant, Adel tenons une lampe à poche , il se baissa et éclaira le pourtour, il y avait des bords acérés qui pouvait lui servir de crampons.

Enroulant la corde autour d’une roche grimpante, et la serrant dans sa main, Founa plongea son regard dans l’ouverture à raz-le-sol. Prudent, Adel descendait cm par cm,  Senan  l’encourageait par des :

-C’est bien, on avance.

L’eau se déversant sur sa tête Adel tentait de voir le fond, en vain, faisant bouger sa lampe de poche les parois étroites et craquelantes, le souffle court, il marqua une pause :

-Du nouveau ? Fit Founa.

-Rien, lui vint la réponse.

Reprenant sa lente descente, son frère entendit soudain un bruit inattendu, il le fit savoir à haute voix :

-Qu’est-ce que c’est à ton avis ? Lui demanda sa soeur.

-On dirait la mer, Hey Founa…

-Oui ? lui dit-elle.

Elle attendit, Adel ne répondait pas, elle répéta son appel, encore de longues minutes d’attente :

-La lumière de sa lampe est toujours visible, fit remarquer Senan.

-Adel, je t’en prie réponds, cria Founa.

Enfin la voix de Adel lui parvint lointaine :

-Cela va.

-Où es-tu ?

A nouveau le silence :

-Que dirais-tu si j’allais le rejoindre ? Fit Senan.

Founa s’y opposa :

-Non, l’autre fois, tu as failli perdre la vie, Adel devrait s’ne sortir inshâallah.

Se redressant, elle palpa la corde et la tira à elle, celle-ci ne vint pas à elle. Adel était toujours encordé mais pourquoi alors ce silence ?

L’attente durait, brusquement la corde fut tendu d’en bas, Founa s’y pencha vivement. Le son de la voix de Adel s’éelva entrecoupé :

-Il y a une issue par ici vers la mer Founa.

-Reviens Adel…

Un autre long silence se fit, puis à l’improviste son frère leur lança :

-Impossible, je me suis fait mal à la cheville en tombant de là-haut, essayez de me rejoindre du dehors…

Se relevant, Founa réfléchit à haute voix :

-Peut-on contourner la falise à pied ?

-Non, répondit prompte Senan car ce serait perdre du temps précieux à monter et redescendre en faisant un long détour, par contre une petite barque peut nous y mener, nous devrions prendre la direction de gauche.

Rapide, Founa prit la direction de la sortie, en la voyant venir seule, sa tante rajâa s’enquérit :

-Et Adel ?

-Je dois le rejoindre par mel, il a fait une découverte de l’autre côté de la falaise, fit le ton mystérieux la petite fille.

Se taisant sa tante la laissa faire. En moins de temps qu’il ne faut Founa repartie vers où la guettait Senan. Bientôt le grand oiseau distingua sa silhouette menue, arrivée, il vola vers elle et se percha sur sa petite épaule :

-Et maintenant allons-y, éloigne toi des récifs s’il te plaît.

Docile, elle s’exécuta avec adresse, maniant l’aviron le geste souple, elle gardait l’oeil sur le trajet. Brasse par brasse, ils naviguaient à vue. Petit à petit la vue se dégagea et Founa put enfin entrevoir la partie caché de la falaise du nord, la plage étroite, elle dut redoubler d’effort pour venir se ranger et tirait vers le sable le léger esquif.

Autour d’eux, personne. la montagne de pierre à ses assises était massive:

-Par où pénétrer ? Fit le ton interrogateur Founa.

-Une minute, laisse moi fouiller, je vais sûrement trouver une issue.

Elle patienta un moment.

-Par ici, fit la voix de Senan.

Il volait du côté de la mer, elle comprit qu’elle devait nager pour repérer l’entrée. Elle se glissa dans l’eau priant Allah de la protéger. Bonne nageuse, elle gagna prestement l’ouverture rocheuse :

-J’y vais en premier, et tu me suis, lui recommanda Senan.

La suite dans le prochain épisode au titre "Du nouveau pour Founa"