-Non, parce que les élus arabes indépendants de Torâane Nassérah et les dignitaires de toute la Galilée viennent de lever une réunion informelle et sont tombés d’accord sur une rencontre pour après demain au tribunal Feborev en signe de solidarité avec Ayam El Aed Samed. Tout de suite Issam Samed m’annonce par téléphone son arrivée pour demain matin. Il vient en force, imaginez ! Le vieil adversaire de Godom, Lewis Backthrom, sans nommer le reste de la compagnie !

Fedok freina sec au carrefour d’une zone arabe, une banlieue désolée. Il fit demi-tour. Son coup de frein avait attiré l’attention de quelques badauds. Redémarrant à grande vitesse, il devait quitter cet endroit. Le portable à la main il dit:

-Leur regroupement n’a pas été autorisé que je sache, nous ne leur laisserons pas l’opportunité de se retrouver là-bas.

-Avec ou sans autorisation, ils sont déterminés à passer outre. Si vous voulez les arrêter, faites-le dés maintenant et n’oubliez pas de m’inclure, ma place sera en prison avec eux. Ecoutez Sam, Israël ne survivra qu’avec des arabes israéliens, jamais sans eux ! Et vous autres, militaires de la haute quand cesserez vous de faire la guerre aux arabes pour comprendre ceci : La vraie guerre est de pouvoir réussir à transformer ces arabes en citoyens Israéliens à part entière ? Evitons la catastrophe, l’état Palestinien à moins de 50 km de Jérusalem a besoin de la masse humaine des arabes de 1948 pour se faire justice à leur manière. Sam soit réaliste, je t’ai prévenu.

Un déclic. Sam Fedok jeta son cellulaire sur le siège :

-Selon la Thorah la terre d’Israël devrait être uniquement la terre des juifs sionistes, aucune place n’est tolérée aux arabes musulmans ou chrétiens. Je n’ai rien à voir dans tout cela. C’est Jehovah qui a tranché, pourquoi s’en prennent-ils au diable alors que c’est notre meilleur allié !

A un feu rouge, il fut surpris par le regard que lui décocha un passant arabe “Un signe de tension évident.” Se dit-il. Au Q.G, il se dirigea droit vers le bureau du gouverneur, il fut accosté par le secrétaire de celui-ci :

-Désolé, mon lieutenant-colonel, il est occupé avec la femme objet n° 2 , fit ce dernier. Fedok se détournant, ne dit rien. Son assistant Birom fut étonné de le revoir si vite :

-Dites à Mochd de venir immédiatement. Lança le militaire. Une fois dans son bureau, il envoya un SMS à Godom. Eri Mochd en arrivant trouva Fedok en communication avec le gouverneur :

-Dans une demi-heure venez ici disait-il à son adjoint. Posant le récepteur, Fedok leva un visage fatigué sur Eri. Mis au courant de l’appel de Nidock, le responsable du service secret militaire dit flegmatique :

-Cela ne m’intéresse aucunement.

Le lieutenant-colonel se dit en lui-même “Vous dites cela parce que je ne vous ai pas tout dit et puis le genre de besogne qui vous revient est de savoir comment se débarrasser de vie humaine” Ne se retenant plus, il fit à haute voix:

- Bien, voulez-vous me laisser à présent ?

L’autre répliqua:

-On se retrouve chez le gouverneur.

Resté seul Fedok voulait hurler, extérioriser ce mouvement fou de l’âme en fureur. La sonnette du téléphone le repêcha juste à temps :

-Sam c’est Lisa, fit la voix de sa femme.

Soulagé, il répondit :

-Oui , comme c’est bon d’écouter ta voix !

Il entendit le rire posé de sa femme :

-Je veux te parler, aujourd’hui tu déjeuneras à la maison.

-Promis. Fit-il .